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Dans l'affaire Epstein, un vote au Congrès en forme de défi à Trump
information fournie par AFP 18/11/2025 à 20:17

L'élu républicain Thomas Massie (au centre), auteur avec l'élu démocrate Ro Khanna (à gauche) d'une proposition de loi demandant à l'administration Trump de publier les documents d'enquête sur Jeffrey Epstein, s'exprime lors d'une conférence de presse devant le Capitole de Washington, le 18 novembre 2025 ( AFP / DANIEL HEUER )

L'élu républicain Thomas Massie (au centre), auteur avec l'élu démocrate Ro Khanna (à gauche) d'une proposition de loi demandant à l'administration Trump de publier les documents d'enquête sur Jeffrey Epstein, s'exprime lors d'une conférence de presse devant le Capitole de Washington, le 18 novembre 2025 ( AFP / DANIEL HEUER )

La Chambre américaine des représentants vote mardi pour forcer l'administration Trump à plus de transparence dans l'affaire Epstein. Un scrutin en forme de défi envers le président républicain, qui a exercé de fortes pressions pour l'empêcher avant de devoir renoncer.

La proposition de loi vise à ordonner au ministère de la Justice "de publier tous les documents et archives" en sa possession concernant le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Après avoir mené pendant des semaines une véritable campagne pour contrecarrer la tenue de ce vote à la Chambre, Donald Trump a fait volte-face en y apportant finalement son soutien.

"Nous n'avons rien à cacher", avait lancé le président dimanche, qui s'était insurgé à nouveau contre ce qu'il considère comme un "canular" monté par l'opposition démocrate.

Le président américain n'a cependant pas expliqué pourquoi il n'ordonnait pas à sa ministre de la Justice de publier directement ces documents, sans passer par un vote au Congrès.

"Je n'ai rien à voir avec Jeffrey Epstein", a-t-il réitéré mardi, assurant l'avoir viré de Mar-a-Lago, son luxueux club en Floride, parce que c'était "un pervers malade".

Jeffrey Epstein avait été proche du milliardaire à partir de la fin des années 1980, quand les deux hommes d'affaires étaient des figures de la jet-set new-yorkaise, avant qu'ils ne se brouillent au début des années 2000.

- "Honte" -

Le changement de position du président est intervenu après que l'un des auteurs de la proposition de loi, l'élu républicain Thomas Massie, a affirmé dimanche s'attendre à ce que "100 ou plus" de ses collègues de la majorité se joignent à lui en faveur de ce texte.

Lors d'une conférence de presse devant le Capitole, en amont du vote attendu dans l'après-midi, plusieurs victimes de Jeffrey Epstein ont pris la parole, souvent avec émotion, pour appeler le Congrès à adopter le texte.

L'affaire "n'est pas un canular", a lancé l'une d'entre elles, Lara Blume McGee, qui a dit parler pour la première fois en public de comment Jeffrey Epstein l'avait agressée sexuellement au moment où elle débutait sa carrière de mannequin à New York.

"L'Etat ne doit jamais se mettre du côté des prédateurs", a-t-elle déclaré avant d'ajouter: "Honte à tout élu qui entrave la vérité et la justice pour le peuple américain."

Après son adoption probable à la Chambre, la proposition de loi se dirigera vers le Sénat, sans certitude cependant que le chef républicain de la majorité, John Thune, ne décide de le soumettre au vote.

Une telle décision exposerait cependant le camp présidentiel, et la Maison Blanche en particulier, à des critiques renouvelées sur sa gestion du dossier Epstein.

- "Vrai test" -

Après avoir promis à ses partisans durant sa campagne des révélations fracassantes, Donald Trump fait tout pour éteindre la polémique depuis son retour au pouvoir, provoquant la colère jusque dans son mouvement "MAGA".

L'affaire avait été encore relancée la semaine dernière par la publication d'emails du financier new-yorkais, au carnet d'adresses particulièrement bien rempli.

Dans des messages dévoilés par des parlementaires démocrates, Jeffrey Epstein affirme que Donald Trump "savait à propos des filles" agressées sexuellement et qu'il avait même "passé plusieurs heures" avec l'une d'elles.

Haley Robson, une victime des crimes sexuels du financier américain Jeffrey Epstein, montre une photo d'elle jeune lors d'une conférence de presse devant le Capitole de Washington, le 18 novembre 2025 ( AFP / DANIEL HEUER )

Haley Robson, une victime des crimes sexuels du financier américain Jeffrey Epstein, montre une photo d'elle jeune lors d'une conférence de presse devant le Capitole de Washington, le 18 novembre 2025 ( AFP / DANIEL HEUER )

Mais le président américain, qui n'a jamais été inquiété par la justice dans cette affaire, a assuré ne rien savoir de cela. Il a également contre-attaqué en réclamant une enquête sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton.

L'élue républicaine Marjorie Taylor Greene, à qui Donald Trump a publiquement retiré son soutien au cours du week-end en raison notamment de son appui à la proposition de loi, a exprimé son scepticisme mardi, aux côtés de victimes de Jeffrey Epstein, face à ces enquêtes.

Car tant que celles-ci sont en cours, certains documents pourraient légalement ne pas être publiés.

Selon Marjorie Taylor Greene, après le Congrès, "le vrai test sera: est-ce que le ministère de la Justice publiera les documents? Ou est-ce qu'ils resteront ligotés par ces enquêtes?"

11 commentaires

  • 19:00

    Dans d'autres emails dévoilés par des parlementaires démocrates, Jeffrey Epstein affirme que Donald Trump "savait à propos des filles" agressées sexuellement et qu'il avait même "passé plusieurs heures" avec l'une d'elles.


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